J-3 avant l’ouverture du château de Saumane – Solution de l’énigme

Le lien qui unit Voltaire et sa maîtresse Emilie du Châtelet au château de Saumane se nomme Jacques François de Sade. C’est une liaison d’amitié et d’estime qui relie ces trois personnages, et aura sans conteste influencé le Divin Marquis.

Jacques François de Sade, est le cadet de trois frères, dont Jean-Baptiste-François le père du Divin Marquis.

Abbé commendataire d’Ébreuil, il se voit confié l’éducation de son neveu. C’est au Château de Saumane, à l’âge ou l’on est le plus influençable de 4 à 10 ans, que le futur Divin Marquis recevra une éducation éclectique et hors des conventions de l’époque. Pour en juger, plongeons dans l’histoire de la relation entre l’Abbé et nos deux personnages du jour.

Voltaire, dont le nom pour jamais attaché au combat contre le fanatisme religieux, et pour la liberté de pensée, s’est lié d’amitié avec la fratrie de Sade à Paris. Il leur consacrera même un poème intitulé « À M. Le comte, le chevalier et l’abbé de Sade ».

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Il apprécie particulièrement l’Abbé, à qui il porte une grande estime, comme le montre cet extrait d’une lettre de décembre 1764 : « Il me semble que Dieu a daigné me pétrir d’un petit morceau de la pâte  dont il vous a façonné. ». Ou encore, en 1733, alors que l’Abbé embrasse la carrière d’ecclésiaste il lui écrit ces vers (ci-dessous) en 1733.

Il semble que Voltaire ait vu juste, Donatien devenu adulte, ne manquera pas de rappeler à une de ses tantes qui le sermonne sur son attitude, comment cet Abbé apprécie la compagnie des femmes et le libertinage : « tout prêtre qu’il est, il a toujours un couple de gueuses chez lui… Est-ce un sérail que son château ? Non, c’est mieux, c’est un bordel ».

1733, c’est l’année durant laquelle Voltaire devient l’amant d’Emilie du Châtelet. Fille de son ancien protecteur, de 12 ans sa cadette, ils vivront tous deux une liaison quasi conjugale jusqu’à sa mort en 1749. C’est elle qui amènera Voltaire à se passionner pour les sciences. Il lui apprend l’Anglais, ce qui constituera sa postérité ; puisque elle est la seule traductrice en français des « Principia Mathematica » de Newton qui fait encore autorité aujourd’hui.

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Fille de l’introducteur des Ambassadeurs de Louis XIV, Émilie vit dans un milieu ouvert, elle lui doit une éducation qui n’est alors que rarement dispensée aux filles. Douée pour les études : langues anciennes, musique c’est Voltaire qui la poussera dans ses travaux de mathématique et des sciences. Jouant de son influence  l’Académie des Sciences publiera l’une ses thèses, une première pour une femme, de sorte qu’elle est aujourd’hui reconnue comme la comme la première grande intellectuelle française.

Emilie du Châtelet, partage avec l’Abbé de Sade, le goût de plaire et la finesse d’esprit. Comme avec Voltaire, il entretien avec elle une relation épistolaire sincère et amicale. L’abbé devient en quelque sorte leur confident. Pendant que Voltaire le tient informé des progrès d’Emilie en Anglais. Emilie se confesse à lui : « Je ne puis me guérir de vous aimer (…) Je désire que vous soyez heureux, et je le serai parfaitement si je puis quelque jour jouir de votre amitié (…) La vie vous aime trop pour que vous ne m’aimiez pas toute votre vie. »

Lorsque la relation entre les deux amoureux est un peu distendue, Emilie du Châtelet fera même quelques séjours à Saumane.

Au travers de la relation entre ses deux grands personnages du siècle des Lumières apparait le portrait en creux du précepteur du Marquis de Sade. Un hédoniste raffiné, qui fréquentât les plus beaux esprits de son temps, et consacra une partie de son œuvre à Pétrarque. Pétrarque dont on a aujourd’hui oublié l’influence de sur notre société. Pétrarque dont le poète parnassien  Pierre de Nolhac disait :

« Pétrarque est donc du petit nombre des esprits auxquels, sans le savoir, nous devons tous quelque chose de notre vie intellectuelle. Il faut juger sa grandeur à celle des idées qu’il a fait revivre et dont l’Europe n’a pas encore, après des siècles, cessé de nourrir sa pensée. »

A l’âge de dix ans le jeune Donatien, qui a cinq années sous l’influence de ces grands Hommes, est renvoyé à Paris par son oncle. Au prétexte que le jeune Donatien parle mieux le Provençal que le bon Français, Donatien rejoint la cour de Condé. Emmenant avec lui ses premiers souvenirs qui ne le quitteront jamais : pas plus sa passion pour la liberté, que son amour pour Saumane qui sera la dernière de ses propriétés.

Demain, avant dernière étape de notre galerie de portrait.

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