Mélancolies de Sade – Episode 2

Guy Marignane, créateur et réalisateur du film nous parle de sa rencontre avec Sade.

 

Comment êtes-vous arrivé à rencontrer Sade et qu’est-ce qui vous a passionné dans cette rencontre ?

C’est une sale manie de ne jamais m’arrêter sur les a priori, les préjugés. Aller voir par moi-même, ce qu’il en est !  Sade, une fois qu’on le fréquente par des lectures assidues, ça heurte, ça bloque, on essaye de comprendre comme disent certains « l’innommable»,  un peu intellectuellement, mais pour ma part surtout dans le ressenti,  pour mieux l’investir.

Rapidement, je dois habiter mon scénario,  je cherche et resserre les espaces géographiques et temporels. Alors il faut circonscrire un lieu, un espace et un temps que je veux répétitif pour mieux l’appréhender.Un décor s’impose quasi unique du film : la cellule. Elle représentera tous les enfermements de Sade.En plus, au  cinéma évidemment, un homme qui est enfermé près de trente ans, et qui plus est, Sade, ça donne envie de s’y intéresser. Le cinéma n’aime pas le calme et les bons sentiments, ça ennuie beaucoup !

Plus que l’enfermement en soi, qu’est-ce que Sade fait de tout ce temps, de cette masse de temps ? Il y a bien sûr le temps des  « événements » relayés par l’œuvre épistolaire, l’œuvre littéraire, ses lectures  et puis il y a  tout cet autre temps, qui n’est pas en action. Cet autre temps, appartient à ce que l’on pourrait appeler les zones « marécageuses », insaisissables, improbables de l’inconscient, de l’imaginaire. Ce temps là n’appartient à aucune exploitation objective. Ce temps là est totalement subjectif, une histoire de confrontation de mon imaginaire à celui de Sade enfermé pendant près de trente ans. C’est de cette tentative que le film veut parler et que seul le cinéma peut si bien montrer ;  art du temps dans le temps et des mondes intérieurs. Aller chercher là où les êtres sont fragiles, doutent, souffrent ou aiment…

Pendant l’écriture du scénario, une fois les cadres établis, j’ai avancé comme par capillarité, en aspirant ce que les lectures, les musiques, les rencontres, me donnaient. L’univers de Sade est très stimulant. Il génère des images et des sons qui  appartiennent à un même univers,  même s’ils m’éloignent très souvent de la réalité historique.

Pourquoi ce titre « Les Mélancolies de Sade, « surprenant » ?

La mélancolie est un état de tristesse, d’abattement, un état dépressif, où on n’a plus trop goût à vivre. Il parait vraisemblable que Sade ait pu côtoyer un tel état, comment ne pas se laisser envahir par la mélancolie dans un univers carcéral. Mais Sade ayant beaucoup d’atouts, intellectuels, littéraires, imaginatifs,  va mettre cet état »mélancolique » aux services de ses nombreux talents. On ne  peut plus parler alors de mélancolie au singulier, mais bien des Mélancolies de Sade, ces états sont multiples et foisonnants. Le titre est toujours important, mais encore plus au cinéma, qui l’exploite beaucoup dans sa  communication. Pour le public non initié, le titre a le mérite de placer Sade là ou ne l’attend pas ! Et puis il y a une certaine douceur dans la musique du titre, qui va à l’encontre des idées reçues.

La campagne de financement participative est toujours en cours, le projet à besoin du soutien de tous afin de voir le jour ! N’hésitez pas à participer pour voir sur les écrans Les Mélancolies de Sade.

Le lien de la campagne

https://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/les-melancolies-de-sade

Le lien du site internet

http://lesmelancoliesdesade.fr

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