Sade, l’autre homme de lettres

Le 15 juin 2016 la Maison de ventes Tessier-Sarrou organisera à Hôtel des ventes Drouot,une importante vente autour du Marquis de Sade et de sa famille.

Cette vente présente Sade selon un autre angle méconnu, celui d’homme de théâtre. Nous entrons dans l’intimité du Marquis de Sade et de sa famille, puissante et respectée dans le sud de la France. Avec ses objets personnels, ses écrits intimes et ses précieux manuscrits, nous reconstituons une partie de la vie du Marquis de Sade, sans doute la moins connue, sûrement celle qu’il aurait voulu conserver pour sa postérité.

Car Sade a au moins un point commun avec Voltaire, celui de vouloir être reconnu d’abord comme auteur dramatique. Tous les deux ont échoué sur ce point. Voltaire est tenu d’abord pour un auteur de contes philosophiques, dont les tragédies ne sont plus du tout représentées, même si elles l’ont été de son vivant. Quant au « divin marquis », il fit des pieds et des mains – plusieurs lettres en témoignent – pour être joué sur la scène de la Comédie Française, avant et après la Révolution, sans jamais y parvenir. Or le théâtre est la grande affaire de sa vie, qui l’occupe de 1772 jusqu’à sa mort en 1814 : L’Inconstant, comédie en trois actes et en vers ; La Double Epreuve ou Le Prévaricateur, comédie en trois actes ; Le Mari Crédule ou La Folle Epreuve, comédie en un acte et en vers libre ; La Ruse d’Amour ou l’Union des Arts, Euphémie de Melun ou Le Siège d’Alger ; L’Homme dangereux ou Le Suborneur ; La Fille malheureuse ; Azelisou La Coquette punie : cette œuvre est un opéra comique de quelque six mille vers, avec musique et ballet, qui exigerait cinq heures de représentations. Seule parmi toutes ces pièces qui absorbaient le plus clair de son activité d’hommes de lettres, Oxtiern ou Les Effets du libertinage, drame en trois actes et en prose, a été représenté avec quelque succès au Théâtre Molière, rue Saint-Martin, en 1791. La pièce sera reprise en 1799 au Théâtre de Versailles, avec un titre modifié : Oxtiern ou Les Malheurs du libertinage. Le Marquis de Sade passera les dernières années de sa vie, à l’hospice de fous de Charenton, à écrire, monter et jouer des pièces de théâtre, avec un certain succès, faisant jouer les malades de l’hospice.

Le 2 août 1808, Royer-Collard, médecin en chef de l’hospice de Charenton écrit au ministre de la police générale de l’Empire :

« On a eu l’imprudence de former un théâtre dans cette maison, sous prétexte de faire jouer la comédie par les aliénés, et sans réfléchir aux funestes effets qu’un appareil aussi tumultueux devait nécessairement reproduire sur leur imagination. M. de Sade est le directeur de ce théâtre. C’est lui qui indique les pièces, distribue les rôles et préside aux répétitions. Il est maître de déclamation des acteurs et des actrices, et les forme au grand art de la scène. »

Le catalogue détaillant les lots présentés est disponible ici.

Information sur la vente

Vente aux enchères publiques – Hôtel Drouot – Mercredi 15 juin 2016, à 15h

Expositions publiques – Mardi 14 juin 2016 de 11h à 18h et Mercredi 15 mai 2016 de 11h à 12h

Commissaires-Priseurs : Tessier-Sarrou

Experts manuscrits et documents : Eric Fosse – Pierre Prevost

Relations Presse : Anne d’Artigue

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